Après une semaine » burgerèsque » et de nombreux retours élogieux (merci…) malgré l’absence remarquée et remarquable d’un vrai steak… !, ma 4ème toquade sera ce petit arrêt sur image : est-ce j’ai déjà eu envie de manger mon chien? ( réponse de mon amoureux : « ben t’en as pas… »)
Depuis que j’ai arrêté la viande (on arrête la clope, on arrête de boire, on arrête la console, on jette sa collection de timbres ou de cartes téléphoniques, d’échantillons de parfums – ooooh je suis sûre que les filles de mon âge savent de quoi je parle…-, et alors…, pourquoi pas arrêter la viande… ?), régulièrement on me pose cette petite question pas si anodine : « et sinon, pourquoi t’es devenue végétarienne ? condition animale ou santé ? ».
Souvent, la question n’est pas posée avec sympathie (ou alors elle est sympathique bizarre), mais j’essaie d’y répondre avec nonchalance (et souvent avec les raisons évoquées dans l’article n°1, Ils me soulent ces végétariens)
Les réactions sont alors très différentes : On s’en fout (« de toutes façons, on a toujours mangé de la viande, c’est pas maintenant que ça va changer ! Tu veux une bière ? »), ou on s’en fout pas du tout (« un végétarien, c’est toujours blanc comme un cul avec son air malade, et de toutes façons on a besoin de viande sinon y a des carences. Je vais me chercher une bière »).
Ce qui est sûr, c’est que le paradoxe de « la viande qu’on mange » et celle qu’il est « impensable de manger » me laisse perplexe.
Je veux dire : quelle est la différence entre le chien sur un canapé qui te regarde avec ses yeux tristes en remuant la queue tout le temps et celui d’une vache dans un pré ?
A mon sens aucune, à part l’envergure, puisqu’il sera évidemment compliqué de faire grimper la vache sur la banquette arrière de la voiture, et elle ne va pas s’asseoir quand on va le lui ordonner.
Je ne me poserai pas ici en fervente défenseuse de la cause animale (même si j’ai regardé quelques docus sur les joies de la fin de vie en EHPAD abattoir et que vraiment, c’est insupportable), mais juste en tant qu’observatrice de comportements étranges avec nos animaux de compagnie et du mépris face à une vache, un cochon, un poulet, qui pourtant ne sont pas plus stupides que le chien qui court (en dormant) dans son panier, après avoir déchiqueté (tranquillou) le joujou en plastique de Petit Jean (hors de lui : 2h pour le calmer et lui dire que c’est pas grave, on en achètera un autre demain après l’école), chien qu’on ne mangera pas pour autant (à cause des résidus de plastique ).
Étrange.
Qu’est ce qui différencie la vache (toujours la même, appelons-la Bérangère) du cheval si réputé dans certains accompagnements thérapeutiques, et si beau.
Qu’est ce qui différencie une araignée (un papillon, une coccinelle, une mante religieuse) d’un hamster qu’on fait tourner comme une toupie dans une cage… , et tellement mignon…?
La question n’est pas, pour moi, celle de manger un chien ou un papillon mais de transmettre à nos enfants, malgré une envie et peut-être une éducation et une tradition de la viande, l’idée que non, on n’écrase pas l’araignée !
Non, les deux punaises collées par les fesses non plus…
Et non, on arrache pas les ailes d’une mouche.
Et oui, manger la vache ou le mouton que tonton Gérard a laissé vadrouiller pendant des années dans le grand pré là-bas, pourquoi pas.
Et non, ce n’est pas tout à fait pareil avec la viande du super marché, et personne n’a envie, un dimanche après-midi à la place de Drucker, de regarder un p’tit film sympa sur cette question précisément…
Laissons donc place à la curiosité (un steak végétarien ?…), à l’observation : pourquoi la mouche avec ses ailes tourne en rond au centre du salon, pourquoi la guêpe découpe un morceau de jambon sur le sandwich de Petit Jean, à quoi pense le papillon qui vole pendant 3 secondes à côté du volant de badminton?, voire carrément à la contemplation .
Laissons aussi un peu la place à l’émerveillement en s’amourachant de Bérangère et la longueur de ses cils, de son air de faire comme si elle s’en foutait, mais en vrai elle pense à quoi…. ?, à la drôlerie d’un cochon qui marche, à la beauté de bestioles incroyables qui évoluent dans les eaux abyssales que vous pouvez observer fréquemment sur Arte (oui oui), et simplement à cette fameuse Nature dont on parle beaucoup ces dernières années..
Bonne semaine à tous, et (c’est la mode de la pleine conscience : on mange, on dort, on travaille, on boit son thé, on fait l’amour, on lit , on respire en pleine conscience), regardez les feuilles des arbres qui jaunissent, les oiseaux qui attendent, les insectes qui rentrent là où il fait chaud (l’araignée velue au-dessus de ton lit), écoutez le vent, la pluie, la respiration haletante du chien qui a bouffé un autre des jouets en plastique de Petit Jean, et essayez de vous y arrêter une ou deux minutes chaque jour , pourquoi pas ?…
Possiblement, vous pourriez tomber amoureux du steak-galette de lentilles des burgers Toqués..
La galette de lentilles, appelée impertinemment LE STEAK Végé…
Pour une dizaine de pièces: (toutes les quantités de légumes, aromates et épices doivent varier en fonction de vos goûts. Mettez donc beaucoup de persil si vous adorez ça, et n’en mettez pas si vous préférez le coriandre, par exemple)
200gr de lentilles vertes sèches
2 carottes
1 gros oignon
1 gros poivron
De l’ail si vous aimez
Du persil, de la menthe, du gingembre frais, des épices…
Faire tremper les lentilles sèches dans de l’eau tiède pendant 30 minutes. (la tenue des futures galettes est beaucoup plus compliquée si les lentilles sont cuites dans de l’eau. Il faudra ajouter maïzena et œuf…)
Pendant ce temps, laver, éplucher et émincer les légumes et les faire sauter à l’huile d’olive dans un wok, avec sel, poivre et un peu de sucre.
Rajouter les épices et les aromates quand les légumes commencent à nacrer et sortir du feu.
Mettre les légumes et les lentilles dans un plat (ou robot si vous avez) et mixer pour obtenir la consistance qui vous plait ( une préparation grumeleuse ou lisse, cela définira la texture des galettes. Ce sera comme les yaourts aux fruits: avec ou sans morceaux…).
Formez des boules d’environ 80gr et les écraser légèrement avant de les faire cuire avec de l’huile d’olive, ou dans une friteuse.
Le temps de cuisson varie en fonction de votre poêle (sa taille, son épaisseur…), environ 5 minutes de chaque coté.
Elles peuvent aussi cuire au four, mais seront plus sèches .
Ces galettes supportent très bien la congélation.
A consommer dans un burger, ou avec de la salade, du riz (avec petit sauce au yaourt-menthe pour les tremper dedans), des légumes sautés….
Merci pour la recette 🙂
Avec plaisir Stéphanie! il n’y a plus qu’à…. et j’en mettrai d’autres, il faut que je trouve le temps!!
Humoristique, bien écrit, amusant !