Pourquoi un bocal ?

Il y a un peu plus de 20 ans, une meuf a débarqué chez moi. .
Elle ne mangeait pas de viande, pas de poisson, se trimballait avec de petits sachets en papier remplis de graines, et m’a demandé au bout de quelques jours si ça ne me gênait pas qu’elle trie mes déchets dans ma cuisine.

Je l’ai trouvée bizarre et un peu allumée, et je lui ai répondu « tu fais ce que tu veux ».
Elle a mis mes cartons  et mes boites de conserve d’un côté, mes épluchures de l’autre, et le reste dans la poubelle normale (c’est comme ça que je l’appelais).
Je n’ai pas très bien compris de quelle mission elle était investie, ni pourquoi elle n’achetait pas de vêtements synthétiques, et c’est elle qui a descendu toutes ces caisses dans ma rue.
J’avais 23 ou 24 ans, et j’envisageais tout cela avec l’indifférence d’ une vache qui rumine dans son pré en regardant les voitures passer…

Depuis, chère N., j’ai souvent pensé à toi :  quand j’ai commencé à trier (caisse jaune, papier, compost, verre…), à emmerder les gens avec tout ça, puis quand j’ai acheté des graines et arrêté de prendre mon poulet au marché le samedi matin.

Quand l’ado-qui-sent-des-pieds-dans-mon-salon est né, la question du bio s’est immiscée elle aussi, en plus du plastique de la tétine et des biberons, des Tuperwares dans lesquels je stockais les purées mixées avec amour, et des emballages dans lesquels étaient empaquetés ses gâteaux.

 Alors , j’ai fait la rencontre du verre, puis du BOCAL.

La Toquée du Bocal trouverait ainsi ses origines dans ce grand appartement de haute Savoie avec la visite de N., et il aura fallu pas moins de 23 ans pour enfanter de la chose (ne perdez donc pas espoir si vous êtes en pleine reconversion professionnelle !)

Le bocal est donc mon geste à moi pour ne pas jeter l’emballage d’un repas de midi : il est joli (on pourrait le remplir de bonbons Haribo, ma chère B. !), il est recyclable (un peu dommage, honnêtement…), il peut servir à stocker du riz, des lentilles, des pois chiches (du poulet, du saucisson, des grattons…) ; s’il est bien fermé avec son petit joint, les mites n’iront pas y pondre leurs petites larves (sauf si lesdites larves étaient déjà dans la grande boite de vrac du magasin, ah ah ah vive le bio).

Pour ceux qui préfèrent Tup’, la consigne permet de trouver un compromis entre une dévotion sans limite à sa conseillère de boites en plastique et un peu d’écoresponsabilité, comme quand on était petit et qu’on ramenait toutes les bouteilles de bière et de pif de nos parents   d’eau minérale à la consigne et qu’on récupérait quelques centimes pour aller acheter des roudoudous.

Je vous souhaite donc de belles histoires avec ce bocal Toqué, qu’il finisse dans votre cuisine ou qu’il revienne dans la mienne, j’y aurais installé mes repas végétariens avec plaisir !

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